Photo d'une ville

Derrière le concept parfois flou de Smart City, l’idée directrice est d’utiliser la data au service d’une planification et d’une gestion urbaine plus durable. L’efficacité des politiques publiques à l’échelon local passe par de nouvelles formes d’interactions autour de ces données urbaines. Elles constituent le carburant des politiques urbaines innovantes, à condition d’en maîtriser la collecte, l’exploitation et la protection.

Les données urbaines, une valeur inestimable

 

Face au défi de la concentration urbaine, les collectivités des grandes agglomérations sont amenées à faire évoluer leur process pour rendre la ville plus agréable à vivre. Mais de quoi se nourrit le concept de Smart City ? De quels moyens disposent les collectivités locales pour répondre efficacement à des problématiques aussi diverses que la protection de l’environnement, la maîtrise des budgets ou encore la fluidité de la circulation ? Une seule et même réponse : la data. La valorisation des données urbaines est en effet le meilleur levier pour mettre en place une gestion intelligente de la ville. Le big data au service de l’action publique ouvre la voie à la construction de solutions agiles face à des problématiques complexes, afin de réduire la consommation des ressources tout en augmentant la qualité de vie. Néanmoins, le chemin de la transformation digitale des collectivités est semé d’embûches avant de mener un projet de Smart City à maturité ; la démarche bouscule les process existants en adoptant de nouveaux outils, et elle impose de redéfinir les rapports avec les délégataires autour de la gouvernance de la donnée urbaine.

 

Désiloter le stockage et le traitement des données

 

La ville est traversée de multiples réseaux, par voies souterraines ou aériennes : eau, gaz, électricité, assainissement, voies de circulation… Et au milieu de cela, une multitude de flux de données produits par un large panel d’acteurs inonde le territoire urbain. Les fournisseurs et prestataires en produisent dans le cadre des délégations de service public (DSP), pour récolter des informations autour de la gestion de l’eau, de l’énergie ou des déchets par exemple. Mais les administrations publiques locales aussi – les données budgétaires par exemple –, tout comme les entreprises à l’instar d’Uber ou Waze et plus encore les citoyens à travers leurs données personnelles qui font la richesse des Gafa ! Ce gisement fait dire à certains que la data est l’or noir du XXIe siècle, une source de richesse inépuisable. Encore faut-il y avoir accès. Et c’est à ce niveau que les collectivités locales se heurtent souvent aux limites actuelles d’une organisation très cloisonnée entre services, ou à des relations pas suffisamment cadrées contractuellement autour des données avec leurs fournisseurs et délégataires. La circulation des données n’est en effet pas la doctrine traditionnelle, la data étant généralement traitée et stockée de manière sectorielle. Une stratégie Smart City invite au contraire à impulser un désilotage des données. La data doit être pensée en flux plutôt qu’en stock pour mieux la valoriser. Une gestion centralisée des données va permettre de les croiser et ainsi approfondir leur analyse. C’est en interagissant entre elles que les données urbaines liées aux réseaux techniques ou aux usages des habitants développent la connaissance et la valorisation des usages sur le territoire.

 

Des applications concrètes à partir d’une plateforme data

 

Il n’est pas rare que les différentes entités qui forment l’écosystème d’un territoire, en plus de travailler en silo, ne disposent pas de systèmes d’information capables de communiquer entre eux. Faire converger les flux informations sur une même plateforme numérique règle donc à la fois l’enjeu du croisement des données et celui de leur partage à l’ensemble des acteurs de la collectivité. Cette plateforme centralisant les données urbaines va alors permettre d’identifier des points d’amélioration. Lorsqu’une collectivité rapproche la température avec la consommation d’énergie de ses équipements, elle peut repérer les bâtiments «passoires» et prendre des décisions qui permettront de réaliser des économies. Si elle met le niveau de luminosité en corrélation avec le pilotage de l’éclairage public, elle pourra là aussi améliorer l’efficacité du dispositif au bénéfice de la sécurité et/ou de sa facture d’électricité sur le modèle Smart Grid. Monitorer les places de stationnement va permettre d’informer les automobilistes connectés des emplacements libres via une appli. Les exemples sont nombreux !

 

La question sensible de la souveraineté des données

 

La donnée urbaine est abondante et sa circulation favorise la mise en place de projets Smart City, mais à qui appartient-elle ? Longtemps, les délégataires considéraient que les données qu’ils produisent et traitent sont leur propriété, car c’est eux qui en assument la paternité devant la Cnil. Mais la loi Numérique de 2016 a requalifié ces délégataires en sous-traitants des collectivités afin de garantir à ces dernières la pleine maîtrise des données produites contractuellement. Néanmoins, à chaque changement de délégataire se pose concrètement la problématique de l’archivage de la data produite son prédécesseur, menaçant la souveraineté effective des collectivités en matière de data. Une plateforme de données est aussi une parade à ce type de situation : en récupérant les flux de données des délégataires, elle les archive et évite ainsi une perte d’historique préjudiciable… L’autre enjeu de la gestion des données pour les collectivités porte sur leur protection, notamment vis-à-vis des impératifs fixés par le RGPD. S’appuyer sur une plateforme de données conçue pour répondre au cahier des charges de la réglementation en vigueur apporte un niveau de sécurité supplémentaire. Pour mieux se concentrer sur les bénéfices d’un projet Smart City.

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