La data révolutionne les services immobiliers comme l’ensemble de l’économie. Mais produire et disposer de données ne suffit pas : c’est en les faisant circuler que l’on produit de la valeur. Et c’est en les partageant au-delà des frontières traditionnelles de l’entreprise que l’on contribue à développer de nouvelles collaborations source d’efficacité et de création de nouvelle valeur ajoutée au sein de son écosystème.
La data, or noir du XXIe siècle que si l’on s’en sert ?
Aujourd’hui, elle est abondante et inépuisable : la data est à la base des plus fortes capitalisations boursières du XXIe siècle et s’apparente à l’or noir de l’économie numérique, sa matière première. Une source d’enrichissement sans limite pour les entreprises capables de l’exploiter et de la valoriser ! Google, Facebook, Amazon : ces membres éminents des GAFA ont bâti leur fortune sur la monétisation des données personnelles. Ils ne produisent pourtant rien de tangible, leur success story se fonde uniquement sur l’exploitation d’un bien immatériel. Immatériel et non rival, c’est-à-dire qu’ils peuvent s’abreuver à la même source sans en priver les autres. Ils utilisent les données et les revendent, mais c’est dans leurs process pour les valoriser que se situe leur valeur ajoutée. Un modèle inaccessible aux entreprises traditionnelles, celles dont l’activité repose sur du «dur», des bâtiments et des hommes ? Pour ces dernières, la data n’est un levier de croissance qu’à condition de savoir convertir ce pétrole du XXIe siècle en carburant de leur transformation numérique.
Se transformer en entreprise plateforme
Le problème de la data pour une majorité d’entreprise, ce n’est pas tant son existence. La problématique qui se pose est d’être en capacité de la convertir en une réalité métier et business. Si l’on sort de l’univers des entreprises numériques, le constat est clair : les sociétés traditionnelles sous-exploitent les données. Elles manquent souvent d’une vision stratégique pour se positionner dans la bataille de l’innovation que sous-tend l’émergence du Big Data. En quoi les données peuvent transformer leur métier ? Améliorer leurs process ? Les rendre plus compétitives et plus rentables ? La révolution numérique impose une remise en question du business model. Car le paysage bouge ; les entreprises traditionnelles font face à la concurrence de nouveaux acteurs plus agiles, dont l’approche disruptive menace leur position dominante. Face à la menace de l’ubérisation qui n’épargne pas les services immobiliers et leurs savoir-faire techniques, il convient d’adopter une double attitude : se recentrer sur son cœur de métier tout en s’inscrivant dans une démarche de partenariat au sein d’offres de services étendues. Et cette démarche de plateformisation se nourrit de données valorisées à l’échelle non pas d’une entreprise, mais de tout un écosystème.
Les échanges comme levier de valorisation de la donnée
Que fait un propriétaire ? Il gère un portefeuille d’actifs – un parc immobilier par exemple – avec l’objectif de le faire fructifier. Comment s’y prend-il pour valoriser ses actifs ? Il procède notamment à des transactions pour louer ou vendre, en tentant d’optimiser le rendement locatif ou de surfer sur la conjoncture afin de réaliser des plus-values. Sa recherche du profit nécessite de faire circuler ses actifs, via des échanges. Pour la data, c’est la même chose : sa valorisation dépend de sa circulation. Les données ne produisent de la valeur que lorsqu’elles sont partagées avec un maximum d’acteurs au sein d’un même écosystème. La rétention des données dans l’entreprise est un réflexe de «l’ancien monde», car son contexte – lutte de pouvoirs en interne, crainte d’espionnage industriel – n’a pas lieu d’être dans une économie centrée sur la data. La révolution numérique repose en effet sur la circulation des données pour soutenir la croissance de l’ensemble des acteurs d’une même chaîne de valeur. La transformation digitale inclut une notion de travail collaboratif aussi bien en interne qu’avec ses fournisseurs pour en faire des partenaires au service d’un même client, l’occupant.
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La donnée doit être utile et utilisée
Les prestataires de services immobiliers, des entreprises d’envergure nationale dont le savoir-faire et les process se sont enrichis des décennies durant, génèrent des données en nombre. Ils ont investi massivement pour être en mesure de produire des reporting de consommation d’énergie ou d’interventions d’entretien et de maintenance. Leurs clients, les gestionnaires immobiliers, y ont accès en ligne dans des espaces sécurisés. Tout semble parfait dans le meilleur du monde et pourtant, la donnée est enfermée dans un circuit interne. Pire : elle n’est que rarement consultée, car le projet data a été conduit sans se soucier de la manière dont l’écosystème consomme la donnée. Transmettre à un gestionnaire immobilier ses identifiants pour accéder à un extranet suffit-il à considérer que le partage des données est acquis ? Les propriétaires/gestionnaires sont confrontés à une multitude de fournisseurs et donc à autant de circuits de données «propriétaires». Ils n’ont pas le temps d’accéder à chacun de manière régulière. Et parfois, ils butent sur une restitution des données qu’ils ne savent pas interpréter.
La plateforme de données, lieu de convergence et savoir-faire dédié
Une démarche de partage des données n’est porteuse de résultats que si elle est menée à terme, c’est-à-dire que la data est effectivement consommée et intégrée aux process de ses partenaires. En matière de services immobiliers, cela consiste à mettre les données à disposition des outils de pilotage utilisés par les propriétaires/gestionnaires afin qu’elles soient plus accessibles, et de les rendre intelligibles pour qu’elles délivrent toute leur valeur. Cette démarche implique d’abord de prendre de la hauteur avec une vision plus globale de la chaîne de valeur. Mais aussi de disposer du savoir-faire technique dans le déploiement d’une solution digitale, ce qui n’est pas dans l’ADN des fournisseurs ni des professionnels du propriétaire/gestionnaire. Dans cette bataille de l’innovation, la priorité doit être de s’assurer que les informations sont délivrées aux bonnes personnes, ce que garantit une plateforme de données connectant l’ensemble des acteurs et fluidifiant leurs échanges. C’est en sortant d’un fonctionnement en silo que les données trouveront leur utilité pour chacun et que cette valeur s’additionnera au bénéfice d’une meilleure connaissance de l’occupant. Et c’est de ces échanges qu’apparaîtront des leviers d’efficacité et de nouvelles sources de revenus pour l’occupant, le propriétaire comme pour ses fournisseurs.
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