En bref – ce que vous allez apprendre

  • La définition précise de la maîtrise de l’énergie appliquée au tertiaire.
  • Les enjeux économiques, réglementaires et environnementaux pour les propriétaires, exploitants et gestionnaires.
  • Les leviers d’action prioritaires : technique, énergétique, digital, collaboratif
  • Le rôle stratégique de la donnée immobilière et des plateformes unifiées.

L’enjeu de la maîtrise de l’énergie

Dans le contexte actuel de la transition écologique et de la flambée des coûts de l’énergie, les termes performance énergétique et efficacité énergétique sont souvent utilisés de manière interchangeable. Pourtant, leur distinction est fondamentale pour quiconque souhaite réellement réduire sa facture et son empreinte carbone, qu’il s’agisse d’un particulier, d’un industriel ou d’un professionnel du bâtiment. Comprendre la nuance entre ces deux concepts permet d’appliquer les bonnes stratégies au bon endroit et d’investir de manière pertinente dans la sobriété énergétique.

Définition et rôle de chacun

Qu’est-ce que “l’efficacité énergétique ?”

L’efficacité énergétique est une notion de ratio ou de rendement. Elle se concentre sur la capacité d’un système ou d’un équipement à transformer l’énergie qu’il reçoit en un service utile ou en travail, en minimisant les pertes.

Un exemple tout simple à plus petite échelle : Remplacer une ampoule à incandescence par une LED.

L’ampoule LED produit la même quantité de lumière (le service utile) en consommant 5 fois moins d’électricité. L’ampoule LED est donc beaucoup plus efficace que l’ancienne.

En bref : L’efficacité énergétique vise l’optimisation des moyens, pas nécessairement la réduction du besoin initial. Elle répond à la question : “Comment gaspiller le moins possible pour accomplir une tâche équivalente ?”

Qu’est-ce que “la performance énergétique ?”

La performance énergétique est une notion de résultat global et d’évaluation absolue. Elle mesure la quantité d’énergie réelle, ou estimée, nécessaire pour satisfaire tous les besoins d’un bâtiment ou d’une entité (chauffage, éclairage, eau chaude sanitaire, auxiliaires, etc.) sur une période donnée.

Indicateur clé : La consommation énergétique mesurée et exprimée en unité absolue, le plus souvent en kWh/m²/an pour le secteur du bâtiment.

En bref : La performance énergétique mesure le niveau de consommation atteint. Elle répond à la question : “Quelle est la quantité d’énergie totale consommée par le système ?”

Notre plateforme centralise automatiquement les données fines (toutes sources confondues, y compris concessionnaires et IoT) pour une précision maximale. Ces données sont ensuite soumises à une analyse intelligente, notamment la comparaison à la rigueur climatique via les DJU, permettant de normaliser et de visualiser instantanément les bâtiments peu performants. Elle assure le suivi des objectifs en temps réel, corrigeant les prévisions par les DJU et déclenchant des alertes automatisées précises en cas d’écart. Cela permet de passer de la correction d’urgence à l’anticipation préventive des problèmes, réduisant ainsi les coûts énergétiques, optimisant les chaufferies et garantissant le confort des occupants tout en assurant la conformité contractuelle.

Les étapes pour maîtriser l’énergie dans l’immobilier tertiaire

Étape 1 : Diagnostiquer et mesurer la situation réelle

La première étape de toute démarche de maîtrise énergétique consiste à comprendre précisément la situation initiale.
Cette phase dépasse la simple lecture des factures énergétiques : il s’agit de reconstituer une image fidèle des consommations, des usages et du fonctionnement réel du bâtiment.

Le diagnostic inclut :

  • une analyse historique des consommations, pour identifier les tendances, les pics et les anomalies à différents pas de temps ;
  • un inventaire précis des équipements techniques, incluant les systèmes CVC (chauffage, ventilation, climatisation), l’éclairage, les systèmes ECS, et les enveloppes techniques ;
  • la définition ou la mise à jour du plan de comptage, c’est-à-dire l’ensemble des compteurs, sous-compteurs et capteurs nécessaires à un suivi fiable des usages ;
  • la mise en place de capteurs intelligents, notamment dans les bâtiments dépourvus de GTB, afin de mesurer température, hygrométrie, CO₂, présence, ouverture de fenêtres, etc.
  •  l’intégration des données dans une plateforme capable de les structurer, d’en assurer la continuité et d’en permettre l’interprétation.

Cette étape permet d’obtenir enfin une photographie énergétique et technique objective, indispensable pour prioriser les actions et éviter les erreurs de diagnostic. Une mauvaise compréhension du point de départ conduit presque toujours à des investissements inutilement coûteux.

 

Étape 2 : Structurer la gouvernance de la donnée énergétique

Une maîtrise durable de l’énergie repose sur une donnée fiable, disponible et intelligible. Or, dans la majorité des patrimoines tertiaires, les données sont dispersées :
GTB/GTC, IoT, factures, rapports d’exploitation, fichiers Excel, relevés manuels… Sans gouvernance claire, ce patchwork crée des incohérences, des doublons et une perte de maîtrise.

Structurer la gouvernance consiste à :

  • centraliser toutes les sources de données dans un environnement unique ;
  • définir des règles de qualité (fréquence, granularité, précision, validation) ;
  • mettre en place des processus de collecte automatique, évitant les saisies manuelles ;
  • assurer la traçabilité des données (horodatage, origine, qualité) ;
  • normaliser les données provenant de différents fournisseurs ou systèmes ;
  • rendre les données accessibles à l’ensemble des métiers : exploitation, gestion, direction, RSE, finance.

Une plateforme unifiée joue un rôle clé : elle devient l’infrastructure énergétique du patrimoine, permettant d’aligner les équipes, d’éviter les erreurs d’interprétation et de garantir une lecture partagée de la performance.

 

Comparatif : GTB / IoT / Plateforme de données

Solution Avantages Limites Idéal pour…
GTB / GTC Pilotage direct des équipements Coût élevé, dépendance à l’intégrateur Grandes surfaces
IoT Mesures précises, installation rapide Données souvent dispersées Bâtiments sans GTB
Plateforme de données Vue globale, automatisation, connectivité 360° Doit intégrer toutes les sources Gestion multisite

 

Étape 3 : Détecter les anomalies et dérives en continu

Une fois la donnée structurée, la priorité est la détection automatique des dérives.
Dans la pratique, on retrouve souvent des écarts de 20 à 40% entre les consommations “théoriques” (étude thermique) et les consommations réelles, écarts largement expliqués par l’exploitation (réglages, dérives, usages réels), ce qui rend une majorité des surconsommations imputable à ces facteurs dans beaucoup de parcs :

  • consignes incohérentes,
  • équipements mal réglés,
  • surchauffes,
  • ventilation excessive ou insuffisante,
  • modes automatiques désactivés,
  • dérives progressives non détectées.

Grâce aux algorithmes d’analyse, aux seuils dynamiques et au croisement de données, il est désormais possible de :

  • identifier une dérive dès son apparition, plutôt qu’un mois plus tard ;
  • détecter une fuite d’ECS en quelques heures ;
  • reconnaître une surchauffe répétitive liée à une mauvaise programmation ;
  • repérer les comportements anormaux le week-end ou la nuit ;
  • connaître l’impact réel d’un changement de consigne ;
  • anticiper les pannes par l’analyse des signaux faibles.

Cette surveillance continue transforme le pilotage énergétique : on ne subit plus les dérives, on les prévoit.

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Étape 4 : Piloter les interventions et les prestataires

La maîtrise de l’énergie dépend en grande partie de la performance de l’exploitation technique. Même un bâtiment bien conçu dérive si les interventions sont tardives, incomplètes ou mal coordonnées.

Une plateforme de pilotage permet de structurer une exploitation réactive et prédictive :

  • les dérives détectées sont automatiquement transformées en tickets d’intervention ;
  • les prestataires reçoivent les alertes contextualisées (ex. température moyenne anormale, fuite détectée…), ce qui accélère le diagnostic ;
  • les interventions sont tracées, commentées et historisées ;
  • les délais sont suivis objectivement ;
  • les plans de maintenance préventive sont intégrés et évalués ;
  • les équipes internes disposent d’une vue consolidée sur l’ensemble du patrimoine.

Cette standardisation du pilotage crée une collaboration plus efficace entre le propriétaire, l’exploitant et les usagers. Elle évite les malentendus et renforce la qualité de service aux occupants.

 

Étape 5 : Optimiser les usages et impliquer les occupants

Dans le tertiaire, la performance énergétique dépend autant des équipements que des usages. Un bâtiment très efficient peut devenir un gouffre énergétique si :

  • les consignes sont modifiées par confort personnel,
  • les horaires de fonctionnement sont trop larges,
  • les fenêtres restent ouvertes en période de chauffe,
  • les salles peu utilisées restent éclairées et ventilées,
  • les locaux techniques sont mal isolés ou mal utilisés.

L’implication des occupants est donc déterminante. Cela passe par :

  • une communication claire, pédagogique et régulière ;
  • des retours d’informations accessibles (ex. tableau de bord local simplifié) ;
  • une gestion plus fine des horaires et des scénarios de chauffage/ventilation ;
  • une meilleure interaction avec les équipes de maintenance.

Les organisations les plus performantes ne misent pas sur la contrainte mais sur la connaissance, la transparence et la responsabilisation.

 

Étape 6 : Décider et prioriser les actions (le passage OPEX → CAPEX maîtrisé)

La donnée consolidée ouvre enfin la voie à des décisions structurées :

Sur le volet OPEX :

  • optimisation des contrats d’énergie,
  • renégociation des contrats de maintenance avec objectifs basés sur la performance,
    priorisation des interventions,
  • suivi de l’impact réel des actions correctives.

Sur le volet CAPEX :

  • identification des zones prioritaires : bâtiments les plus énergivores, surchauffes récurrentes, ventilation défaillante…
  • détermination du bon timing pour remplacer un équipement (arrêter le “run to fail”) ;
  • simulation de gains énergétiques liés à des travaux ou changements de matériel ;
  • planification budgétaire alignée avec les obligations réglementaires (Décret Tertiaire, BACS…).

Le gestionnaire dispose ainsi d’un tableau décisionnel complet, où les arbitrages sont fondés sur des données réelles, et non sur des impressions.

Les conseils de nos équipes

  • Une anomalie corrigée tôt coûte 10x moins cher qu’une panne avérée.
  • Une surchauffe de 1°C = +7 % de consommation en chauffage.
  • 30% des dérives énergétiques proviennent d’un défaut d’exploitation, pas d’un défaut matériel.

Les organisations les plus performantes sont celles qui coordonnent énergie + maintenance + données d’exploitation.

FAQ : Les questions les plus fréquentes

Quelles économies peut-on espérer dans le tertiaire ?

Dans un bâtiment tertiaire standard, une démarche structurée de maîtrise de l’énergie permet généralement :

  • 15 à 25 % d’économies grâce à l’optimisation des réglages, la détection des dérives, la supervision des usages et l’amélioration de l’exploitation technique — sans travaux lourds.
  • 30 à 40 % d’économies lorsque ces actions sont complétées par un plan d’investissement ciblé (rénovation CVC, isolation, modernisation des systèmes de régulation, pilotage avancé).

Les bâtiments disposant d’un historique d’exploitation irrégulier, de défaillances ou d’équipements vétustes peuvent atteindre des économies encore plus significatives.

Faut-il une GTB pour maîtriser l’énergie ?

Non, pas nécessairement.
Une GTB (Gestion Technique du Bâtiment) facilite le pilotage direct des équipements, mais elle n’est pas indispensable pour engager une maîtrise énergétique efficace.

Aujourd’hui, une plateforme de données peut :

  • agréger les données issues de diverses sources (capteurs IoT, exploitants, factures, sous-compteurs, API fournisseurs),
  • analyser les usages en continu,
  • générer des alertes,
    comparer les bâtiments entre eux,
  • automatiser les actions prioritaires.

La plateforme devient le cœur de l’infrastructure énergétique du patrimoine, même en absence de GTB.

Quel rôle jouent les occupants dans la performance énergétique ?

Un rôle déterminant.
Dans de nombreux bâtiments, 20 à 30 % des dérives proviennent d’usages inadaptés : ouverture de fenêtres en période de chauffe, équipements laissés en veille prolongée, horaires non respectés, zones climatisées inutilisées.

Les occupants contribuent à la performance via :

  • des réglages cohérents (température, ventilation),
  • un signalement rapide des dysfonctionnements,
  • le respect des consignes d’usage (horaires, éclairage, aération),
  • une collaboration active avec les équipes techniques.

Un bâtiment performant est avant tout un bâtiment approprié par ceux qui l’utilisent.

Quel est le premier levier à activer ?

Le premier levier est la mesure, suivie de la détection des dérives.
Sans données fiables, aucune décision ne peut être prise avec confiance.

Le triptyque indispensable :

  1. Mesurer les consommations, températures, usages et comportements énergétiques.
  2. Analyser les tendances, repérer les dysfonctionnements et les incohérences.
  3. Agir en corrigeant les dérives, en optimisant les réglages et en pilotant les prestataires.

C’est cette boucle continue qui permet d’obtenir des améliorations rapides ; souvent dès les premières semaines.

Prêt à transformer vos consommations en leviers de performance ?

Ne vous contentez plus de corriger les anomalies, anticipez-les. Si vous visez 15% à 40% d’économies sans investissements lourds immédiats, la clé réside dans la mesure fiable et la détection continue des dérives.

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